LES RENCONTRES DU PONT DU GARD

« Le Parc Naturel des Garrigues, une chance unique pour construire l’avenir du territoire avec tous ses acteurs » se sont tenues le 19 octobre 2017 sous la présidence de Madame Marie-Hélène Aubert, inspectrice générale du développement durable, au sein de l’Etablissement Public Culturel du Pont du Gard à l’initiative de l’association L’Uzège, et avec le soutien de l’APRECG et du Syndicat Mixte des Gorges du Gardon. Ils remercient tous ceux qui ont permis le bon déroulement de cette journée, notamment les agents de l’EPCC. Ce rendez-vous s’est tenu au moment où les élus des 80 communes concernées doivent délibérer avant la fin de l’année, en vue de poursuivre l’étude du projet de PNR.

230 participants ont assisté assidument aux présentations et aux débats, ont contribué aux 5 ateliers : agriculture-alimentation ; tourisme durable, urbanisme-habitat-transition énergétique ; PME-artisanat-économie sociale ; culture-ruralité et ont proposé à leur issue des priorités pour agir. Une table ronde des élus a permis de dresser quelques voies d’avenir et de démontrer l’engagement des participants. Tous veulent bâtir un projet de développement durable de territoire et soulignent son urgence.

Le public a permis de réunir des personnes, de tous âges et conditions, actifs et retraités, agriculteurs, entrepreneurs et socioprofessionnels, chasseurs et forestiers, responsables d’associations, représentants des structures du département, de la région, des collectivités, et des établissements publics, élus, issus de communes du périmètre du PNR, ce qui démontre la demande de la population d’être partie prenante de la construction du territoire et d’être de vrais acteurs de la nouvelle feuille de route d’avenir qui se construit. Chacun a pu profiter de la qualité des échanges et découvrir les expériences présentées par 28 intervenants ayant travaillé avec une dizaine de Parcs Naturels Régionaux. La somme de ce qui a été présenté constitue un réservoir très vaste d’expériences et de réalisations qui offrent un menu pour les acteurs de l’Uzège-Pont du Gard et au-delà en vue d’un développement durable de notre région.

Les participants considèrent que les responsables, à tous les niveaux, en premier lieu les maires et les élus des communautés de communes, ont à leur disposition cet important capital d’information et d’expériences, qui peut nourrir leurs réflexions et les aider à renforcer leur propre perception des moyens de construire un avenir durable du territoire, du Gardon à la Cèze. Le projet de PNR a tout pour être le territoire d’excellence du Gard, à vocation nationale et internationale, et peut s’insérer dans un arc de PNR régionaux occitans et provençaux qui se renforcent mutuellement (voir carte en annexe).

Les discussions entre acteurs ont faire ressortir un message fort : si la ruralité est un capital que l’on peut faire fructifier, il existe aujourd’hui une concurrence féroce entre territoires ruraux. D’autres ont entrepris d’organiser activement leur potentiel de développement, en se basant sur l’excellence, l’environnement, le local, l’innovation, etc. car l’attractivité passive ne suffit plus. Il est temps et urgent pour les acteurs du territoire, du Gardon à la Cèze de se rassembler en ce sens et de se donner des outils fédératifs et d’expertise. C’est pour cela que les importantes propositions issues des Rencontres débattues au sein des 5 ateliers démontrent qu’il y a beaucoup à gagner à travailler tous ensemble pour un objectif commun, celui d’un avenir durable pour le territoire.

Les Rencontres ont permis de présenter les outils, les méthodes, les moyens que les PNR offrent pour le développement rural, agricole et viticole, l’aménagement urbain, l’environnement, le tourisme, l’éducation des jeunes, le soutien aux emplois, les entreprises, l’innovation, avec le souci d’objectifs durables, de la transition écologique et énergétique, du bien-vivre et bien-être des habitants et des visiteurs du territoire.

Des 5 ateliers sont issues 15 propositions concrètes. Elles ne couvrent pas tous les enjeux, mais sont représentatives de ce que les participants ont identifiés lors des Rencontres car le projet de territoire doit se traduire par du concret rapidement. Ces propositions, listées ci-dessous, seront soumises aux élus, aux instances, et ne demandent qu’à vivre, à être étudiées, à être mises en œuvre en vue de résultats visibles. Et certaines feront l’objet de travaux supplémentaires de réflexion à l’initiative des associations et de la société civile. Les participants souhaitent qu’elles puissent être prises en compte vite au titre des projets démonstratifs permis par le processus d’étude du projet de Parc Naturel Régional.

Les participants souhaitent aussi remercier les représentants et experts des PNR qui se sont déplacés en Uzège-Pont du Gard, les experts locaux et de la région, et soulignent la nécessité de pouvoir compter à l’avenir sur le partenariat des 51 PNR existants, et sur celui de la FNPNR, qui fête son 50^ème anniversaire. Ils remercient la Région Occitanie pour ses encouragements, et se proposent de poursuivre, dans leurs communes, dans leurs lieux d’action et de responsabilité leur soutien au processus d’étude et de préfiguration du projet de PNR. Ils souhaitent que les débats sur l’intérêt d’un PNR pour porter ces attentes se poursuivent pour permettre à chacun de mieux connaître le potentiel de cet outil de la ruralité et pouvoir décider en toute connaissance de cause.

Ces Rencontres ont apporté leur pierre à cet édifice. Le débat se poursuit, il faut maintenant ne pas perdre la dynamique existante et l’enrichir tous ensemble.

liste de propositions :

AGRICULTURE, VITICULTURE, ALIMENTATION, FORÊT

Affirmer l’identité agricole du territoire et dynamiser les filières en protégeant le foncier, en assurant le renouvellement des générations d’agriculteurs et l’installation de nouveaux actifs, en sécurisant un accès à l’eau et une gestion durable des ressources, et en structurant des filières pour alimenter le territoire et les pôles urbains limitrophes en produits agricoles de qualité. Pour cela :

1. Mettre en place une stratégie foncière sur l’ensemble du territoire,

2. Maintenir une qualité de paysage liée à une mosaïque des cultures, et affirmer l’identité rurale du territoire,

3. Mettre en place un plan alimentaire territorial en réunissant les acteurs : des champs, des ceintures maraichères à l’assiette.

TOURISME DURABLE, PATRIMOINE D’HIER ET DE DEMAIN, TOURISME VERT

4. Mieux travailler ensemble entre les socio-professionnels en vue de construire une cohérence d’offres et dépasser les frontières administratives et les cloisonnements ;

5. Créer des groupes de travail thématiques à partir des 5 sujets identifiés : la romanité, la garrigue, l’itinérance douce, la gastronomie et l’œnotourisme, l’artisanat et les villages typiques, afin de déployer une stratégie touristique et des produits touristiques d’appel, réalistes et tendances, accessibles, valorisant nos patrimoines ;

6. Co-construire avec l’ensemble des parties prenantes une vision d’avenir du tourisme durable pour la destination du territoire à 15 ans afin de valider une ambition commune globale et partagée.

URBANISME ET PAYSAGE, HABITAT RURAL, TRANSITION ENERGETIQUE

7. Le paysage est l’affaire de tous, car tous nous y contribuons. Pour développer un projet en commun associant toutes les parties prenantes, répondre en 2018 à l’appel à projet Plan Paysage lancé par le ministère de l’environnement, de la transition écologique et solidaire en l’appliquant à un espace de notre territoire à choisir.

8. Pour mieux maitriser la relation entre urbanisme et paysage, introduire le paysage comme un élément important d’un PLU en enrichissant le cahier des charges des appels d’offres pour un PLU sur ce point, en s’inspirant du modèle élaboré par le Ministère de l’environnement.

9. Pour contribuer à la transition écologique, construire sur les parkings publics des ombrières couvertes de panneaux photovoltaïques en offrant des prises de recharge pour les véhicules électriques et construire des fermes villageoises.

PME, ARTISANAT, COMMERCES ET SERVICES, ECONOMIE SOCIALE

10. Il est nécessaire de redonner vie et perspective au territoire pour lutter contre la désertification et des villages et la paupérisation.

11. Susciter une offre économique alternative à celles proposées par les grandes villes : requalifier les métiers traditionnels, reconstruire les centres de village, déployer des modèles innovants coopératifs et solidaires, créer des complémentarités, privilégier les commerçants et artisans des centres urbains et villageois.

12. S’assurer que les infrastructures permettent le développement économique : numérique, fibre, mutualisation de moyens, plateformes de services permettant d’attirer et de maintenir les entrepreneurs du territoire et d’attirer ceux d’ailleurs par la qualité de l’environnement.

CULTURE ET RURALITÉ

13. Faire du patrimoine paysager et architectural une ressource de développement pour un projet innovant où culture et éducation, agriculture et tourisme seront au cœur de la charte du PNR et contribueront au développement social, environnemental et économique.

14. Susciter une capacité et des compétences pour conseiller les élus et les acteurs privés et publics, pour initier les soutiens à une industrie culturelle et numérique en faveur de la valorisation patrimoniale et de la création artistique, et promouvoir les liens entre culture et art et vie locale.

15. Déployer les synergies et les outils nécessaires à la construction d’une offre innovante, attractive tout en valorisant l’identité du territoire :

– Mettre en place un circuit de la romanité dont l’origine serait la cité romaine UCETIA et ses mosaïques, les plus anciennes de la région. Ce point de départ serait signalé par une architecture résolument contemporaine à l’image du musée de la romanité et du Carré d’Art dialoguant avec la Maison Carrée de Nîmes. L’architecte du MUCEM Rudy Ricciotti, entre autres, participerait à un appel d’offre.

– Parallèlement engager l’étude d’un parcours d’art contemporain, une offre novatrice et cohérente pour ce PNR. Reliant le territoire du PNR à la future fondation Kiefer à Barjac, à la fondation Hoffman en Arles, à la collection Lambert à Avignon et au Carré d’Art à Nîmes, ce parcours établirait un maillage judicieux du territoire, apporterait une visibilité et une activité à de nombreux villages et serait un facteur d’attractivité pour une clientèle nouvelle.