LA VOCATION DE L’ASSOCIATION
Le développement durable
L’association « L’Uzège », d’intérêt général pour le Développement Durable, souhaite contribuer à la préservation de l’environnement, des paysages et du patrimoine du Pays « Uzège-Pont du Gard ». Son objectif est d’en favoriser le développement économique et urbain durable sans altération de ses qualités ni de son authenticité. Sa spécificité, c’est de travailler à l’échelle du territoire.
L’association a activement milité pour la constitution en 2002 du « Pays Uzège – Pont du Gard. Elle a favorisé à ce titre le soutien financier du pays au Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT). L’association « l’Uzège » travaille avec les élus, l’administration, les socioprofessionnels et tous les responsables, qui concourent à construire l’avenir de notre territoire. Elle se veut force de proposition auprès d’eux, en contribuant à faire face aux enjeux auxquels cette région est confrontée. En outre, elle s’engage dans les actions qu’elle soutient en les cofinançant, grâce aux concours financier et l’expertise de ses membres.
L’association est agréée « Environnement », avec le volet urbanisme, ce qui lui permet d’avoir accès, en amont, aux projets pouvant avoir un impact sur l’environnement.
Les axes de l’association de l’Uzège :
CRÉER UN LIEN
Uzès est un lieu de rencontres, un “melting pot”, entre uzétiens de souche, de multiples origines, et « nouveaux arrivants », et ce depuis plusieurs générations, y compris de façon plus récente. Européens, américains, étrangers s’y plaisent et s’y établissent. Tous se retrouvent pour souhaiter un avenir durable à l’Uzège, territoire d’accueil où chacun peut se rencontrer, vivre et construire ensemble. Tous essaient de contribuer à la vie locale, en vue d’apporter des atouts nouveaux à Uzès par la culture, les jardins, l’architecture, la gastronomie, l’art, la littérature, l’entretien du patrimoine bâti et paysager, l’économie et l’agriculture. Les membres ont conscience de ce qu’ils doivent à la région et envisagent un retour, telle une rétribution contributive.
L’échange se trouve donc partagé entre tous. C’est pourquoi L’Uzège est d’abord le lieu de l’amitié, de la rencontre entre personnes qui souhaitent apporter des compétences, valoriser le lien social, et faciliter des relations pérennes. Valoriser l’ouverture et les échanges de tous types, de tous niveaux et sans préjugés, ni repli sur soi est un principe recherché.
Pour cela les rendez-vous sont nombreux, collectivement et en plus petit groupe. Rythmée par la vie associative : l’Assemblée générale de juillet, la marche et le pique-nique du mois d’août, les rendez-vous parisiens de novembre et février, les découvertes de jardins d’avril et de rencontres culturelles de septembre, l’association ne chôme pas et offre à tous ceux qui souhaitent contribuer aux liens amicaux de multiples possibilités d‘action et de convivialité. Les dossiers sont menés par des chefs de file et des petits groupes.
SE CONCERTER
Agir en amont avec les élus
« Comment concilier le développement urbain et la protection des paysages et de la convivialité des villages », voilà le thème permanent que décline l’association depuis près de quinze ans.
Maitriser l’urbanisme ne peut consister à se battre « contre » chacun des permis de construire accordé ou « contre » chaque municipalité et son plan local d’urbanisme (PLU), sur un territoire comprenant 50 villages et plus. Il fallait militer pour la création d’intercommunalités pour structurer le territoire, puis pour la mise en place d’un SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale), structure regroupant plusieurs intercommunalités et ayant pouvoir d’édicter des règles d’urbanisme s’imposant aux 50 villages. Une conjonction politique favorable a permis en très peu de temps la création des communautés de communes (de l’Uzège, du Pont du Gard et du grand Lussan), puis la création du Pays « Uzège-Pont du Gard » et, un peu plus tard, d’un SCoT sur le même périmètre que le Pays, enfin récemment la création du PETR, programme territorial de ruralité, qui regroupe les structures de développement du Pays d’Uzès et du Pont du Gard. Après des fusions, deux communautés de communes couvrent le territoire.
Le positionnement de l’association cherche à se situer en amont de la prise de décision des élus, réunis dans des intercommunalités, quelque soient leurs couleurs politiques, et d’agir comme force de sensibilisation et de propositions. Elle intervient aussi au-delà, vers le Nord du territoire, et auprès des élus régionaux, et des structures départementales. Cet “au-delà” avec les cinq communautés de communes du Gard Rhodanien, de Cèze-Cévennes, de l’agglo de Nîmes, du Pays d’Uzès et du Pont du Gard, fonde le projet du futur Parc Naturel Régional des Garrigues.
SENSIBILISER
La bonne méthode pour sensibiliser les responsables est de montrer que d’autres, ailleurs et dans des conditions différentes, avaient su maîtriser l’urbanisation, et prendre la main sur l’avenir de leur territoire, afin de susciter des réflexions. D’où l’idée de créer « Les Rencontres du Pont du Gard », espace de rencontres où élus, services de l’Etat et des Collectivités, professionnels (urbanistes, architectes, paysagistes), responsables économiques et associatifs pourraient débattre et échanger à partir d’expériences réussies ailleurs. Ces Rencontres ont attiré de nombreux acteurs et élus qui ont apprécié ce lieu unique où les différents acteurs pouvaient échanger, en dehors des polémiques. Les problèmes d’urbanisation, d’aménagement, de développement durable, sont devenus des sujets de discussions, et le SCoT, lors de ses travaux, a pu valoriser ses résultats dans cette enceinte auprès des populations.
Grâce à la générosité de ses membres, l’association a pu organiser 5 manifestations successives dont la dernière en octobre 2017 a permis de travailler dans le cadre de 5 ateliers qui ont produit de nombreuses propositions à destination des élus et des organes de développement territoriaux : Région Occitanie, Préfecture, DREAL, DRAC, CAUE, PETR, Chambre d’Agriculture, EPCC du Pont du Gard, SMGG, etc.
PROPOSER
Agissant en amont, il faut essayer d’influencer les décisions dans le « bon sens ». Mais, il faut aussi disposer d’une certaine autorité : c’est pourquoi, l’association a demandé son agrément comme association agrée environnement, ce qu’elle a obtenu.
Dès la création du Pays, l’association a proposé en 2004 à son président une étude paysagère avec l’Ecole Nationale Supérieure des Paysages de Versailles qu’elle avait préparée et qu’elle a cofinancée pour être associée à son déroulement. Cette étude, dirigée par Bertrand Follea, grand prix du paysage, membre de l’association, a été plus qu’un succès : elle a été fondatrice en ce sens que chacun a découvert le paysage dans lequel il vivait sans le voir. Le thème porté par tous, élus et acteurs du territoire et qui revenait comme une litanie, était : « le paysage, c’est l’identité du territoire et le bonheur d’y vivre ».
Cette étude a accéléré la création du SCoT qui était donc l’outil indispensable à la tenue de l’objectif de maîtrise de l’urbanisme. Une autre étude, en 2006-2007, sur la préservation de la ruralité, faite également avec l’Ecole Nationale des Paysages de Versailles, a établi une classification des silhouettes de chaque village afin de déterminer les zones constructibles de ces villages qui n’abimeraient pas ces silhouettes et a, notamment, identifié une surface totale constructible d’une centaine d’hectares, dans la logique d’urbanisation de chaque village, qui permettrait de faire face à l’ambition d’accueil sans consommation d’espace excessive. Au-delà de l’étude paysagère, le président de l’Uzège a présidé la commission Environnement-Cadre de vie du Pays, ce qui lui a permis de suivre attentivement les travaux du SCoT.
Ces études et efforts ont fortement inspiré la charte paysagère du SCoT et les Documents d’Orientation Générale (DOG) qui cadrent tous les PLU du territoire. Ces DOG ont été votés à l’unanimité par les élus avant les dernières élections municipales. Aujourd’hui grâce à ces documents, le territoire est doté d’un cadre juridique digne de la charte d’un Parc Naturel Régional d’il y a quinze ans.
En 2009, les Rencontres du Pont du Gard de 2009 sont partis du constat que l’existence du SCoT n’est plus suffisante pour maîtriser l’urbanisme et le grignotage par les grandes agglomérations voisines. Il fallait des projets de territoires ouvrant sur un avenir commun, notamment pour l’agriculture. Faute de projet commun, jamais ne pourrait être contenu la consommation des terres agricoles par l’urbanisation. Deux projets de territoire forts et dynamiques, au contenu partagé et reconnu par tous, s’appuyant sur ce qui fait l’identité et la force de notre pays : sa ruralité, ses paysages et le patrimoine architectural de ses villes et villages ont été évoqués lors des Rencontres : un Groupe d’Action Locale (GAL) ouvrant l’accès à des crédits européens du programme Leader et un Parc Naturel Régional (PNR).
GAL
- Des agriculteurs ont demandé à l’association de lancer un projet de GAL. L’Uzège a fait appel à l’équipe d’AgroParisTech animée par le professeur Henry Ollagnon, qui a mis en place un processus de dialogue appelé « Audit Patrimonial » destiné à faire émerger des projets sur la base de visions partagées de ses problèmes et de ses aspirations. Tous les agriculteurs avaient conscience d’habiter un territoire privilégié, mais en danger, et sans un projet d’avenir pour l’agriculture, il n’y avait pas d’avenir durable pour ce territoire. Il fallait regrouper les acteurs par filière et identifier des projets porteurs.
- Ces travaux se sont poursuivis cahin-caha, avec l’aide de la Fondation de France et du Pays, de certaines communes et en mobilisant l’intérêt des élus et d’autres acteurs, et ont abouti à ce jour à deux initiatives d’avenir :
- Un «projet alimentaire territorial » (PAT) qui associe agriculteurs, associations, communes et services intercommunaux et qui veut promouvoir « circuits courts », qualité alimentaire et nutritionnelle; ce dossier est encore au stade de l’étude, et bénéficie récemment du portage du PETR.
- Une démarche stratégique, financée par le fonds Eperon, en vue de dynamiser le tourisme équestre et réhabiliter des circuits et chemins cavaliers. Une association ad hoc : « cheval durable en Uzege-Pont du Gard » a été créée par l’Uzège pour porter ce projet. Un parcours équestre en boucle de 190 km en liaison avec l’association « Cheval Nature du Gard » et « Equiliberté » a été finalisé avec l’accord des hébergeurs, et devrait peu à peu drainer des cavaliers vers la région d’Uzès, un domaine de tourisme intéressant pour le maintien des chemins à travers la garrigue et les terroirs agricoles. L’accès par les cavaliers à l’EPCC du Pont du Gard est en cours de négociation.
PNR
- L’Uzège a fait partie des membres fondateurs de l’APREG (association de promotion pour un PNR entre Cèze et Gardon), et depuis à travers la nouvelle association « Les Amis du PNR », à laquelle 5 de ses membres contribuent à son Conseil, dont son président Bruno Julien. L’Uzège est convaincue que le PNR sera le seul outil, une fois mis en place, qui permettra de garantir la préservation du caractère rural et environnemental, et de la qualité paysagère et urbanistique de l’Uzège (grande région avec 80 communes et plus, outre les villes-portes). Le dossier du projet de PNR a été établi, remplissant « toutes les cases », et les mairies ont en définitive pour la plupart voté favorablement, bien qu’il reste quelques poches dures de « résistance » ci et là. Le périmètre étudié pourrait subit quelques adaptations, vers Aramon, vers Barjac. Le nom du PNR, dit « des garrigues » pourra encore évoluer dans le cadre des prochaines étapes qui sont la mise en place d’une association de préfiguration, associant les acteurs, le lancement des travaux d’écriture de la charte du PNR etc., ce qui permettra aussi d’identifier des projets démonstratifs concrets. Nous voulons y inscrire divers projets portés par L’Uzege. Le site des Amis du PNR donne de nombreux éléments: https://lesamisdupnrdesgarrigues.org/
En savoir plus…
PETR/Conseil de développement du territoire
- L’Uzège a été élue vice-présidente du Conseil de développement du PETR Uzege-Pont du Gard et contribue à la réflexion de la société civile sur l’avenir, l’aménagement, et la politique de développement durable du territoire. Elle a travaillé sur la révision du SCoT, approuvé en 2019, et l’élaboration du projet de territoire, la signalétique et divers projets concrets qui pourraient être portées par le PETR (dont le PAT). Elle siège au Comité d’attribution du GAL. Elle a contribué à l’organisation d’Ateliers du futur.
AGIR
Identifier les priorités
L’Uzège est très active sur d’autres sujets patrimoniaux et culturels. Elle sait se mobiliser avec d’autres partenaires associatifs. Elle participe en 2010 à la création d’un collectif d’associations pour promouvoir un pacte de développement durable en Uzège-Pont du Gard, associé à un site www.uzege-pontdugard.org. Elle s’associe avec d’autres pour des manifestations culturelles et contribue à la vie associative d’Uzès : Université populaire, Amis du Musée, Amis de la médiathèque, Prima Vera …
Elle a notamment au cours des 17 dernières années :
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Participé à l’organisation de séminaires, conférences, visites marquantes sur les jardins, l’histoire de notre ville, le patrimoine (le baroque provençal, la Princesse Dhuoda, Nicolas de Staël, les artistes et artisans locaux,…)
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S’est mobilisé, avec d’autres associations, contre un projet d’implantation de 125 éoliennes industrielles défigurant les paysages de la région,
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A initié le projet de réalisation d’un inventaire du petit patrimoine en vue de sa préservation et de sa mise en valeur – projet repris par le Pays et actuellement achevé,
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Travaillé et produit une étude de faisabilité de la sauvegarde des « fabriques » du château de Castille, à Argilliers, dossier en cours pour lequel un appel de fonds a été lancé.
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Milite pour la relance de la pierre-sèche, patrimoine immatériel UNESCO sur notre territoire par des manifestations techniques, de sensibilisation, associant acteurs techniques et porteurs de projets culturels.
- Étudie le portage des fouilles du village médiéval de Massargues sur la commune de Saint Quentin la Poterie, en partenariat avec le Ministère de la Culture (DRAC) et a mené une première campagne de fouilles programmées en 2018.